L’Évasion des Filles Vierges Britanniques – Prologue
On est le 1 er juin. Les journalistes reporters du Barokistan s’impatientent devant les grilles du château. Le Baron Karl Nisshane rentre d’exil. Un scoop à ne pas rater. A l’approche de la limousine jaune citron, c’est la bousculade, chacun se rue sur sa caméra, son micro, son appareil photo. La limousine ralentit, s’immobilise. Le Baron KN baisse sa vitre. Il arbore devant les caméras un sourire scintillant des mille feux de ses dents serties de diamants.
– Monsieur le Baron, vous revenez de six mois d’exil fiscal, quelles sont vos impressions ?
– Monsieur le Baron, vous organisez des concerts privés et des… jeux avec les jeunes vierges musiciennes de l’ISBN, vous confirmez ?
– Monsieur le Baron, quelles sortes de jeux ? Pouvez-vous nous préciser ?
– Écoutez, je vais vous dire une chose : nous n’inventons jamais rien, ni vous, ni moi. Reproduire, c’est ce que nous faisons tous. Depuis la nuit des temps, on enlève et on viole les femmes à tour de bras. L’enlèvement des Sabines par les fils d’Énée, c’était quoi à votre avis ? Je n’ai rien à me reprocher. Et comme je dis toujours, entre la verge et la vierge, il n’y a jamais qu’une voyelle, nous sommes faits l’un pour l’autre…
– Monsieur le Baron, on dit que des filles disparaissent ?
– Il faut regarder les choses lucidement : quand on joue avec une vierge, ce n’est plus une vierge, c’est une pute, et une pute doit disparaître : imaginez qu’elle tombe enceinte, je ne voudrais pas que mon fils soit le fils d’une pute, j’aurais honte d’être le père d’un fils de pute, tout le monde peut comprendre cela.